Faire face au « Terrible Two »

Où est passé mon petit ange?

C’est ce que tous les parents se disent plus où moins passés les 18 mois de l’enfant. Cette phase du NON, plus dramatiquement appelé « Terrible Two » s’étend des 18 mois aux 3 ans de l’enfant, environ.

Je cite ici la psychothérapeute Isabelle Filliozat qui m’inspire beaucoup dans le domaine de l’éducation :

« C’est une phase dite d’individuation. Jusque-là, il était le prolongement de sa maman et son papa. A 18 mois, il veut décider par lui-même et se sentir exister. Avec des indications comme ‘Va au bain’, ‘mets tes chaussures’… C’est comme si le parent lui disait qu’il n’existait pas. »

IMG_4008-2

Je suis pour l’éducation bienveillante, être à l’écoute des sentiments de l’enfant. Mais attention ! Ne pas confondre « être à l’écoute » et « tout laisser passer  » sous prétexte d’être un parent bienveillant. Nous instaurons également une base très importante, le respect des parents mais pas que. Le respect des êtres humains en général, des animaux, du bien d’autrui, de la nature… Une éducation bienveillante mais avec des règles. (Merci à mes parents de m’avoir inculqué énormément de valeurs). Tout enfant a besoin d’être encadré pour connaître les limites à ne pas dépasser, ainsi que de beaucoup d’amour pour bien grandir et se construire.

IMG_4459-2

Revenons à nos moutons (ou à nos bambins, au choix)

Je vous donne ici 5 conseils pour passer cette période difficile plus sereinement, sans finir avec des cheveux blancs. Ils m’ont été inspirés par les différents ateliers d’éducation de parentalité positive que j’ai suivi par curiosité et désir de bien faire, ainsi que de quelques ouvrages que je vous listerai à la fin de l’article.

Ces conseils peuvent également s’appliquer à des enfants plus grands. Mais il faut savoir que l’éducation commence dès tout petit, et plus spécifiquement entre 0 et 3 ans.

IMG_5341-2

1. Eviter le conflit.

Les crises arrivent très vite et pour, à nos yeux, un peu n’importe quoi. Une banane ouverte alors qu’il voulait l’éplucher seul, un pull rose alors qu’elle aurait préféré un rouge (que vous n’avez pas), descendre du manège (car, oh scandale! vous n’avez pas de crédit illimité), l’attacher dans la poussette alors qu’il veut marcher (et vous mettre en retard), le ballon du voisin (alors que vous avez ramené toute la maison au parc), partir du parc… La liste est encore (très) longue.

Ces crises peuvent être heureusement évitées, ou tout du moins amoindries :

  • Notre enfant aspire à devenir une personne à part entière, et donc à prendre ses propres décisions. Lui proposer deux options (pas plus), lui laisse donc la possibilité de faire SON choix. Par exemple : « veux-tu mettre ce pantalon ou celui là? »
  • Eviter une situation trop stimulante comme l’emmener faire les magasins. S’il n’y a pas le choix, bien fixer les règles avant, et s’y tenir. Par exemple : « On va acheter QUE ce qui se trouve sur la liste de courses, tu ne dois rien me réclamer. Par contre, tu pourras être mon « aide-courses » et c’est toi qui mettras les articles dans le chariot ».
  • Faire les choses du quotidien sous forme de jeux, en chansons, en mimant des animaux rigolos, cela passe beaucoup mieux !
  • Prévenir ! Le monde de l’enfant est un monde à part entière. L’arracher du bain sous prétexte que c’est l’heure d’aller au lit, alors qu’il joue à faire flotter des petits canards, équivaut à faire couler les bateaux d’un adulte. Alors on prévient : « Chéri, on joue encore un peu et on sort du bain », « Dans quelques minutes, on passe à table », « Tu termines ton histoire et puis on éteint la lumière ».

Les quelques points cités ont tendance à prévenir les crises et à apaiser l’enfant. Essayez, vous verrez !

IMG_0538-2

2. Mettre des mots sur les sentiments.

A cet âge l’enfant est dans l’incapacité d’exprimer ses frustrations autrement que par des crises, surtout s’il ne sait pas encore parler ! Nous pouvons l’aider à les nommer : colère, tristesse, déception, frustration, gêne, envie, etc. Quelques exemples :

  • Je comprends que tu sois en colère. (L’enfant sent qu’il est compris et finit par s’apaiser malgré le fait qu’on n’accède pas à sa demande).
  • Tu aurais tellement voulu faire un troisième tour de manège ! Tu es frustré.
  • Ça te rend triste de quitter le parc. Tu sais, moi aussi je suis triste quand les bonnes choses se terminent.

On devine les sentiments de l’enfant à travers ses pleurs et on l’aide à mettre des mots dessus. Le bouleversement ressenti paraît tout d’un coup moins insurmontable. Et puis papa/maman est . « Je ne suis pas seul dans mon désarroi ». La crise s’apaise.

P.S. Ce conseil marche aussi entre les conjoints !

IMG_1598-2

3. Rester ferme malgré la crise.

On cède souvent à cause de la fatigue, la lassitude, le regard des autres. Mais que retient l’enfant ? « Si je crie bien fort, et bien longtemps, maman/papa va me donner ce que je réclame ». Ce cercle vicieux n’en finira jamais !

Il faut tout d’abord choisir ses combats : ce non que je lui donne, est-il justifié ? S’il l’est, il ne faut rien lâcher. Papa/maman a dit non, c’est NON. Imaginez-vous votre enfant traverser au feu rouge, le laisseriez-vous faire par peur de créer une crise de nerfs publique ? Bien sûr que non ! Ce même refus catégorique, il faudra le tenir pour d’autres décisions, même si elles n’impliquent aucun danger. Une fois la décision prise, on ne revient pas dessus. Cela va créer également une relation de confiance et enseigner l’importance qu’une parole est une parole.

IMG_0879-2

4. Papa et maman sur le même front.

Une erreur toute bête que l’on commet souvent. Par exemple, maman (ou papa) dit : « non, on ne regarde pas de dessins animés juste avant de dormir ». Et papa (ou maman) qui rétorque : « ça va… Laisse le! »

L’un des parents perd de sa crédibilité. L’enfant se sent, quant à lui, un peu perdu. Il pourrait même profiter de cette faille pour rendre la vie impossible au parent récalcitrant sous prétexte que tous les deux ne sont pas d’accord. Une règle d’or, donc : soutenir son conjoint devant l’enfant, même si l’on est pas d’accord.

IMG_1319-2

5. Encourager les efforts.

Nous passons beaucoup de temps à instaurer des règles et à les faire appliquer. Mais prend t-on le temps de féliciter et encourager les efforts de nos enfants ? Les paroles positives entraînent un comportement positif.

IMG_0885-2

Ici se termine mon premier article de la rubrique Vie de Famille. Comme promis, voici quelques livres inspirants :

N’oubliez pas : « il n’y a pas de parents parfaits, mais des parents qui font de leur mieux« .

Vous avez aimé ? Cela vous a t-il aidé ? N’hésitez pas à me laisser un commentaire !

Une réflexion au sujet de « Faire face au « Terrible Two » »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *